«Si Adrien Quatennens a des preuves, qu’il les publie. Le ministre de l’Intérieur ne distribue pas des fiches de justice, qu’il n’a d’ailleurs pas, à l’ensemble des journaux français.» Le ministre de l’Intérieur a dénoncé mercredi matin sur France 2 les propos d’Adrien Quatennens. Gérald Darmanin avait déjà annoncé mardi soir avoir «décidé de porter plainte en diffamation» après des propos du député LFI «calomnieux» mettant en cause le ministère de l’Intérieur dans la chute de l’élu. Dans une interview à la Voix du Nord, Adrien Quatennens, condamné mardi à quatre mois de prison avec sursis pour des «violences» sur son épouse, estime être victime d’un coup «politique» destiné à «l’abattre».
«Plusieurs sources concordantes me disent que cela a été directement orchestré depuis le ministère de l’Intérieur. Je ne suis pas en mesure de l’affirmer moi-même aujourd’hui», a-t-il déclaré. Depuis, dans la version papier de la Voix du Nord, diffusée mercredi, la phrase mettant en cause le ministère de l’Intérieur a disparu, mais elle figure toujours dans la version mise en ligne mardi soir. «C’est une question de place, comme pour chaque interview. On a sélectionné ce qui nous paraissait le plus important pour que la version papier tienne sur deux pages. Ce n’est pas une demande de M. Quatennens», a assuré à l’AFP le rédacteur en chef du journal, Patrick Jankielewicz.
Mi-septembre, le Canard enchaîné avait révélé que l’épouse du député LFI avait déposé une main courante pour des violences exercées par son époux avec qui elle est en instance de divorce. L’élu s’était mis alors en retrait de son parti.
Mardi après sa condamnation, Quatennens a exclu de démissionner de son poste de député estimant être victime d’un «lynchage médiatique». Mais son parti l’a suspendu pour une durée de quatre mois. Il ne pourra faire son retour dans le groupe que s’il s’engage à suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes.
Mis à jour à 9 h 47 avec les déclarations de Gérald Darmanin.