Ce jour-là, la République a les traits d’un dandy de 96 ans. Pantalon moutarde, veste en laine sable à carreaux rouges, pochette assortie, Daniel Cordier est horrifié par l’accession de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017 et le ralliement du «gaulliste» autoproclamé Nicolas Dupont-Aignan. «Pour la première fois, je sens que la France risque de trahir ce que nous avons fait», tempête le secrétaire de Jean Moulin. Le voilà donc, en ce 2 mai, au siège de campagne d’Emmanuel Macron, arrivé par l’entremise de Jean-Pierre Elkabbach. «C’est l’homme dont je pense qu’il peut nous sauver d’un désastre qui serait infâme», proclame le résistant, adoubant le jeune candidat qui, dès 2016, accusait le Front national de «salir la République». Sacrée responsabilité. Sept ans plus tard, Cordier, mort en 2020, n’est plus là pour voir la France revenue au bord du «désastre». Pas plus que Léon Gautier, dernier membre du commando Kieffer, autre idole d’Emmanuel Macron disparue en 2023, lui aussi célébré par un hommage national grandiose. Ce Président qui a passé son mandat à «enterrer le XXe siècle», selon les mots de son conseiller mémoire
Récit
De 2017 à aujourd’hui, Emmanuel Macron en marchepied du RN
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Le président Macron le soir de son élection à l’Elysée, le 7 mai 2017. (Philippe Lopez/AFP)
publié le 5 juillet 2024 à 19h38
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