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Histoire

De Jacques Chirac à Eric Ciotti, la droite à l’épreuve du cordon sanitaire

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Depuis les années 80, la question du rapport à l’extrême droite empoisonne le camp conservateur. Au nom de l’héritage gaulliste, celui-ci s’est toujours refusé officiellement à toute alliance avec le Front national, malgré quelques compromissions au niveau local.
Jacques Chirac le 13 avril 2007 à l'Elysée. (Patrick Kovarik/AFP)
publié le 11 juin 2024 à 20h38

Jacques Chirac en avait fait son testament politique : «Ne composez jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme ou le rejet de l’autre.» Au terme de son second mandat, le vieux président faisait ses adieux, un mois avant la présidentielle d’avril 2007. «Dans notre histoire, l’extrémisme a déjà failli nous conduire à l’abîme. C’est un poison. Il divise. Il pervertit, il détruit. Tout dans l’âme de la France dit non à l’extrémisme», avait poursuivi le fondateur d’un parti, le Rassemblement pour la République (RPR), qui prétendait rassembler les héritiers du Général de Gaulle. C’est au nom de la fidélité à ces racines gaullistes que les leaders du RPR ont longtemps assuré que toute compromission avec le Front national (FN) devait être exclue. On ne pactise pas avec un parti fondé par des pétainistes et des anciens de l’OAS, avec les héritiers de ceux qui tentèrent d’assassiner de Gaulle. Théorisé par l’état-major du parti, l’interdit a pourtant toujours été remis en cause sur le terrain.

«Lever tous les tabous»

Il le sera dès 1983 à Dreux, quand les candidats RPR aux élections municipales font alliance avec l’extrême droite pour battre la maire PS sortante. Le baron gaulliste Jacques Chaban-Delmas et S