De Jean Castex à Elisabeth Borne, du pareil à la même
Il décide, elle exécute. Devenue la deuxième Première ministre que la France a connue, le lundi 16 mai 2022, Elisabeth Borne n’avait pas de quoi faire de l’ombre au Président. Avec son profil techno plus que politique, l’ex-préfète et patronne de la RATP, passée par quelques cabinets socialistes, avait beau se distinguer des autres candidats et être la première femme depuis trente ans à occuper le poste, sa principale qualité aux yeux présidentiels était de ne pas guigner la marche suivante. Lire l’article.
La première de corvée
A peine quelques semaines à Matignon et déjà d’insistantes rumeurs de départ. Bien peu considérée par le Président qui manque de la citer dans un discours devant la majorité, Elisabeth Borne paye déjà les pots cassés de législatives fort peu reluisantes pour la macronie. Avec une majorité relative à l’Assemblée, il n’y a pas de quoi pavoiser. Alors que les conseillers élyséens se perdent en conjecture, c’est pourtant elle qui va devoir se coltiner les majorités à former au coup par coup, texte par texte. Lire le récit
Retraite à 64 ans : l’âge de guerre
Après des semaines d’atermoiement, l’Arlésienne de la mère des réformes sociales de ce début de quinquennat pointe le bout de son nez : l’âge légal de départ à la retraite sera reculé à 64 ans, annonce la Première ministre tout début 2023. Malgré les protestations des syndicats, malgré le vaste mouvement social qui en découlera, la Première ministre ne décrochera jamais de ce totem de la réforme, qu’elle et son gouvernement agrémenteront de contreparties aux effets limités. Lire l’article
A Matignon, prolongation sans effusions
Sortie essorée mais gagnante du bras de fer sur les retraites, la Première ministre poursuit son chemin difficile rue de Varenne. Mais déjà à l’époque, les conseillers élyséens et têtes de gondole de la majorité ne lui assurent pas un avenir bien longuet à Matignon. La confiance présidentielle, nettement érodée après des mois de mouvement social et de 49.3, joue l’économie d’énergie. Affaiblie dans son incapacité à créer une majorité avec Les Républicains sur les retraites, Borne tient grâce à son aile gauche, qui continue de la soutenir. L’analyse
Borne vient saper la rentrée de Darmanin
S’il en est un qui aura contribué à saper l’autorité primo-ministérielle sur le gouvernement, c’est bien lui. Pas le premier à la soutenir pendant le conflit sur les retraites, ni à modérer ses troupes pendant les manifestations, Gérald Darmanin s’est aussi fendu d’une opération commando pour conquérir Matignon au coeur de l’été. Mais à l’heure où le Tourquennois veut montrer les muscles – pour Matignon ? pour 2027 ? – avec une rentrée à sa main dans son fief, la Première ministre s’annonce à la fête en dernière minute. Un joli coup politique pour rappeler qui est la patronne. Lire l’article
«Il faudra nous inviter à Matignon»
Nous sommes le 4 janvier et Libération a suivi la Première ministre dans un déplacement non prévu à son agenda auprès de jeunes à Créteil. Vapoteuse, micro et carnet en main, la Première ministre fait comme si de rien n’était, jusqu’au bout, défendant inlassablement le bilan présidentiel, sans états d’âme. Face à elle, un public crispé par les obsessions contre l’abaya et l’immigration. Face à eux, Elisabeth Borne déroule, une dernière fois. Lire le reportage.