Au début, et pendant de longues et pénibles minutes, on avait l’impression d’être dans cette émission de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 dans les années 90 : Combien ça coûte ! «Comment vous allez financer vos mesures ?» lançaient les journalistes aux débatteurs, et les débatteurs à leurs adversaires. Le pauvre téléspectateur était obligé de subir les réponses invérifiables, à coups de milliards. «J’assume ce poste budgétaire» : telle était l’échappatoire d’autorité de chacun d’entre eux en guise de point final. Dans ce genre de débat, on en est réduit à se demander quel est le programme dont on comprend à peu près la logique et le financement. A ce jeu du lancer de milliards, les propos de Manuel Bompard (LFI) et de Gabriel Attal (Renaissance) étaient les plus argumentés et honnêtes mardi 25 juin au soir sur TF1. Mais ces batailles de chiffres, très technocratiques, semblaient loin du tragique de la situation politique du moment. Parce que nous sommes à dix jours de la possible accession au pouvoir de l’extrême droite.
Dans ce contexte, la partie était forcément plus compliquée pour Manuel Bompard, le représentant du Nouveau Front populaire, puisqu’il ne pouvait décemment pas avouer la vérité politique de son étiquette à la fois neuve et glorieuse. Le Nouveau Front p