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Billet

Débat sur «l’identité» : la gauche ne doit pas tomber dans le piège

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Olivier Faure a eu tort d’utiliser l’expression «identité nationale», en réaction au débat souhaité par François Bayrou. Si son parti doit offrir aux Français une vision ouverte de la nationalité, il doit laisser à l’extrême droite son vocabulaire.
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, répondant au Premier ministre, François Bayrou, à l'Assemblée nationale, le 15 janvier 2025. (Gonzalo Fuentes/REUTERS)
publié le 8 février 2025 à 11h46

Il y a bien une faute – et c’est pour cela que Jean-Luc Mélenchon s’est instantanément jeté dessus – dans la réaction d’Olivier Faure à l’annonce, vendredi, par François Bayrou d’un débat sur «ce que c’est qu’être français». C’est l’utilisation, dans sa réaction sur X, de l’expression «identité nationale». La gauche doit être aux avant-postes dans un débat sur l’identité de la France et ne pas laisser ce terrain à l’extrême droite, pour revendiquer son ancrage dans la République, sa conception ouverte de la nationalité, les valeurs d’accueil qui ont fait aussi le rayonnement de ce pays, ses valeurs de fraternité et de solidarité, la richesse et l’apport d’autres cultures… Mais elle ne doit pas accepter d’aller sur le terrain de l’adversaire en reprenant, et donc en faisant entrer dans le langage commun, un concept d’extrême droite. C’est un élément fondamental de cette bataille culturelle où la gauche a trop reculé.

Car «identité nationale», c’est d’extrême droite. Ces deux mots ont été soufflés à Nicolas Sarkozy, dans la campagne électorale de 2007 par