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Déchéance de Légion d’honneur : Laurent Wauquiez défend plus Nicolas Sarkozy que la loi

Le grand chancelier de la Légion d’honneur a confirmé mardi 4 mars qu’une procédure d’exclusion serait bientôt ouverte contre l’ex-président. Une mesure d’un niveau inédit que le candidat à la tête de LR a aussitôt condamnée.
Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez en décembre 2017 à Lyon. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 5 mars 2025 à 11h17

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Déjà premier ex-président définitivement condamné pour «corruption», dans l’affaire Bismuth, Nicolas Sarkozy pourrait continuer à écrire l’histoire sur le front disciplinaire, en étant déchu de la Légion d’honneur. Sur RTL mardi 4 mars, le grand chancelier de la Légion d’honneur, le général François Lecointre, a confirmé qu’une procédure d’exclusion allait être bientôt lancée à l’encontre de Sarkozy, comme on l’évoquait déjà en décembre. «Moi, je suis citoyen français. Je ne peux pas imaginer que la loi ne s’applique pas. Donc, logiquement, la loi s’appliquera», indique Lecointre, sévère mais juste. Cette déchéance de décoration est théoriquement automatique pour «les personnes condamnées pour crime» ou «à une peine d’emprisonnement sans sursis égale ou supérieure à un an».

Or, «Sarko» a écopé en décembre de 3 ans de prison dont 1 ferme, à servir sous bracelet électronique. Une exclusion d’un tel niveau n’est toutefois arrivée qu’une seule fois dans l’histoire, a rappelé Lecointre à RTL : «C’était pour le maréchal Pétain.» Une fois le dossier d’exclusion soumis au conseil de l’ordre de la Légion d’honneur, celui-ci vote à la majorité des deux tiers. Enfin, le chef de l’Etat (et grand maître de la Légion d’honneur) doit acter la sanction par décret. Lui qui l’a si bien traité et mis à l’honneur depuis 2017 sauvera-t-il Sarkozy de l’indignité ?

Heureusement, Sarkozy peut toujours compter sur le soutien de son ancien parti, aussi prompt à réclamer la «fermeté» pour les délinquants qu’à défendre leur plus célèbre repris de justice. «Ça suffit, cette espèce d’acharnement et d’humiliation», s’indigne ainsi Laurent Wauquiez sur RTL. Après avoir rappelé quelques faits d’armes de l’ex-président, le candidat à la tête de LR déroule les arguments qui, selon lui, empêcheraient tout retrait de sa Légion d’honneur : «C’est un ancien Président, un ami et j’ai beaucoup d’estime pour lui.» Imparable, non ? «Donc on touche pas à sa Légion d’honneur ?» le relance le journaliste. «C’est ce que je vous ai dit», rétorque Wauquiez qui a certes fait de brillantes études, mais pas dans le domaine juridique.