La gauche n’attendait rien du discours de politique générale de Michel Barnier, cet «usurpateur de la légitimité électorale», dixit Jean-Luc Mélenchon. Ce mardi 1er octobre, les représentants du Nouveau Front populaire ont donc, tour à tour, dénoncé un Premier ministre «illégitime», nommé à Matignon malgré une courte victoire de leur alliance aux dernières législatives. Soit par des happenings, comme les insoumis qui, au début du discours de Barnier, ont brandi des cartes électorales dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Soit par la parole. «Votre nomination est le fruit d’une grave faute politique et institutionnelle dont les conséquences seront profondes et durables. On ne tourne pas impunément en son contraire le résultat du suffrage universel», a par exemple lancé le président du groupe PS, Boris Vallaud, au Savoyard.
Le billet de Thomas Legrand
Et si certains dans la coalition de gauche ont plutôt bien accueillis quelques annonces du locataire de Matignon comme celle de la mise en place d’«une contribution exceptionnelle» des «Français les plus fortunés», l’alliance reste déterminée à le censurer. Les socialistes déposeront dans les prochains jours une motion qui devrait être débattue dans le courant de la semaine prochaine. Pour répondre à l’exécutif, les insoumis comptent aussi sur la procédure de destitution dont l’examen doit justement débuter ce mercredi en commission des Lois. Pour autant, la procédure qui exige que trois cinquièmes du Parlement l’approuvent n’a aucune chance d’aboutir. Le camp macroniste, la droite, le Rassemblement national et le Parti socialiste ont déjà fait part de leur opposition à une telle initiative.