En ce début d’été 2023, dans le village immobile de Nedde, 475 habitants, on pourrait presque oublier que des émeutes embrasent la France. Le député insoumis Damien Maudet est venu visiter une maison de santé en construction dans cette commune rurale de sa circonscription. «Les déserts médicaux chez moi, c’est un gros sujet», explique-t-il. Mais le manque de services publics s’inscrit aussi dans un autre décor. Un peu plus tôt, le jeune élu est allé dans le quartier populaire de la Bastide, marqué par des violences urbaines la nuit passée. «Il n’y a plus rien, plus de services publics, plus de commerces», déplore un militant qui l’accompagne.
Une France des bourgs et une France des tours désertées. Alors que des fractures semblent fissurer la société, la gauche veut montrer que la disparition des services publics ravage tout le territoire sans égards. Ce samedi 3 février, la députée insoumise Clémentine Autain organise un colloque sur ce thème à l’Assemblée nationale. L’élue de Seine-Saint-Denis, qui a convié la députée communiste Elsa Faucillon ou encore son homologue écolo Charles Fournier, a lancé un appel dans Libération «pour sauver les services publics, […] ferments d’égalité, de justice et de cohésion». Avec un collectif d’élus de gauche, elle plaide pour 13 mesures, dont une «garantie légale d’accessibilité aux services publics» ou encore une meilleure délimitation de la concurrence du privé. «Cette journée intervient sur fond de