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Résumé

Déconfinement : l’exécutif garde le cap d’un mois de mai allégé

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Alors que la situation sanitaire reste «très tendue», le gouvernement reste fidèle au calendrier fixé par le chef de l’Etat en mars dernier. Et mise sur une baisse des contaminations et l’accélération de la vaccination pour dessiner la sortie de crise.
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, le 21 avril. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 21 avril 2021 à 14h54
(mis à jour le 21 avril 2021 à 18h34)

Un plan sans accroc ? Pour un président «maître des horloges», le calendrier a son importance. «Pas de changement de calendrier dans ce qui a été annoncé par le président de la République», a ainsi affirmé Gabriel Attal, mercredi, à la sortie du Conseil des ministres. Le mois de mai rimera donc avec déconfinement. «Levée des mesures de freinage», souffle-t-on dans les ministères. Qu’importe le vocabulaire : le «bout du tunnel» élyséen approche. Comme l’avait annoncé Emmanuel Macron fin mars, les crèches et les écoles rouvriront donc le 26 avril, suivies par les collèges et les lycées, le 3 mai. La règle des dix kilomètres autour de son domicile pour les déplacements prendra fin à la même date. Les terrasses de «certains restaurants» et «certains lieux de culture» pourront également rouvrir «à partir de la mi-mai», a confirmé Attal. Concernant la réouverture des commerces dits non-essentiels, l’exécutif envisagerait également une réouverture à cette date, avec des jauges réduites, d’autres sources citées par l’AFP évoquant le 3 mai.

Aucun changement de pied dans le calendrier donc, malgré une situation sanitaire encore «très tendue.» Une corde raide sur laquelle le gouvernement marche prudemment. Pas question de donner de faux espoirs. «Nous devons éviter un “stop and go” qui serait épuisant pour le pays», disait ainsi Castex en novembre, ce qui n’a pas empêché la mise en place de nouvelles mesures restrictives, fin mars. L’exécutif le sait : après plus d’un an d’une crise sanitaire éprouvante, un quatrième confinement ferait bouillir la marmite encore un peu plus. Dangereux, alors que la présidentielle approche à grands pas et que l’image présidentielle est accolée à la crise sanitaire. Fixer un cap donc, malgré les incertitudes. «On doit dire où on embarque les gens, donner une trajectoire, de l’espoir, approuve la députée LREM Aurore Bergé. Et dire que les efforts consentis ne l’ont pas été pour rien.»

«La sortie de crise se dessine»

Reste que la situation sanitaire demeure critique. «Nous pourrions être au pic ou proche de l’être, a estimé mercredi le porte-parole du gouvernement. Nous sommes encore très loin d’un retour à une activité médicale normale.» La France comptait encore près de 6 000 personnes en réanimation, mardi. Un «plateau haut», alertent les épidémiologistes, dont certains s’inquiètent d’un relâchement prématuré des mesures. «Nous amorçons une décroissance de l’épidémie», avançait de son côté le ministre de la Santé, lundi, dans le Télégramme, reconnaissant toutefois une situation «fragile.» Le nombre de contaminations quotidiennes est passé de 40 000 à 33 000 ces derniers jours : le gouvernement table sur 20 000 d’ici un mois. Un indicateur biaisé tant il dépend du nombre de tests effectués. Or celui-ci est fortement à la baisse depuis début avril.

Surtout, l’exécutif s’appuie sur la campagne de vaccination, qui «s’accélère», comme l’a indiqué le chef de l’Etat, mardi soir, au cours d’une réunion «vaccins» à l’Elysée. Près de 18 millions de doses ont déjà été administrée, «un majeur sur quatre est vacciné, et la moitié des plus de 65 ans», a rappelé Gabriel Attal. Malgré la défiance autour de l’AstraZeneca, et les inconnues concernant d’éventuels retards de livraisons, les objectifs sont maintenus : 20 millions de personnes vaccinées en mai, 30 millions en juin, et toute la population d’ici à la fin de l’été. «Grâce à la vaccination, la sortie de crise se dessine», avait ainsi affirmé Emmanuel Macron en mars.

Cette sortie de crise sera-t-elle différente selon les régions ? Olivier Véran s’est dit favorable à «une approche territoire par territoire». Une «option parmi d’autres», a répondu Attal. Et quid du couvre-feu ? La mesure ne devrait pas être levée, bien qu’au sein du gouvernement certains plaident pour 20 heures et d’autres pour 23 heures. Signe de l’attention portée à la sortie d’un troisième confinement qui ne dit pas son nom, le retour de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire, jeudi soir, avec Jean Castex, Olivier Véran et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education. L’occasion de préciser le calendrier, de faire le point sur la campagne de vaccination, d’évoquer le retour à l’école, ou encore les frontières. «Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin», concédait déjà Emmanuel Macron au JDD en novembre. Et d’ajouter: «Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap.» Le chef de l’Etat devrait de nouveau s’exprimer prochainement devant les Français, pour «que chacun puisse se projeter avec plus de visibilité dans les mois qui viennent», comme il l’avait dit en mars. La lumière au bout du tunnel ?