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Crise politique

Démission de Sébastien Lecornu : Bruno Le Maire, l’homme de la discorde

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La nomination au ministère des Armées de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie pendant sept ans, a été au cœur des crispations entre Lecornu et Les Républicains.

Bruno Le Maire à l'Elysée, le 17 janvier. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
ParVictor Boiteau
Journaliste politique
Anne-Sophie Lechevallier
Publié le 06/10/2025 à 20h42

Ça s’appelle comment, un ministre démissionnaire qui démissionne ? Un ministre démissionnaire au carré ? Il faudrait inventer un mot pour décrire la situation dans laquelle s’est mis Bruno Le Maire, ex-ministre démissionnaire des Armées, lundi 6 octobre. Pendant que Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l’Intérieur et patron de LR, s’épanchait sur l’offense que Sébastien Lecornu avait faite à son parti en lui cachant cette nomination, Le Maire proposait en fin de matinée «au président de la République de [se] retirer du gouvernement sans délai et de transférer [ses] responsabilités de ministre des Armées au Premier ministre». Ce que le chef de l’Etat a accepté, selon le récit fait sur X par l‘éphémère ministre des Armées en fin d’après-midi.

Retailleau n’a pas traîné de son côté pour tricoter son récit et se défendre d’avoir accéléré la crise politique. Après un échange avec ses parlementaires à l’issue du déjeuner dominical, le Vendéen a voulu parler casting avec le chef du gouvernement. Sans réponse, il se présente à Matignon. Retailleau s’enquiert du ministère des Armées. Lecornu, lui, «noie le poisson», selon un proche du Vendéen, en arguant que ce choix relevait du chef de l’Etat. A son retour à Beauvau dans la soirée, Retailleau découvre le nom de l’ex-ministre de l’Economie à la télé. Moins de deux heures après la nomination du gouvernement, il dégoupille sur X : cette équipe ne «reflète pas la rupture promise». Un «problème de confiance»