A sa place, n’importe qui serait tétanisé. Lui non. Quelques jours après Noël, les cadeaux à peine rangés et la dinde tout juste digérée, Denis Sommer reçoit plusieurs lettres de menaces. Les plaisirs varient. Un jour on lui promet une mort par décapitation, le lendemain par balles. A chaque fois, le message est le même : «On va te tuer.» Il n’est pas le seul à être visé. Plusieurs de ses collègues à l’Assemblée, coupables eux aussi d’être en faveur du pass vaccinal, ont eu affaire aux mêmes intimidations. Le député a décidé de porter plainte et, pour la première fois, de rendre cela public. Pour autant, la trouille ne l’étouffe pas. «Je ne suis pas un angoissé. Je me balade, je sors le soir, je promène mon chien sans regarder en permanence autour», raconte l’élu LREM du Doubs, qui laissera, dans quelques mois, son écharpe de député au vestiaire. Il a fait le choix, à 64 ans, de ne pas se représenter. Une décision prise sans rapport avec les menaces de mort.
Ce grand gaillard à la gueule franchement sympathique dit simplement : «J’ai le cuir tanné. Ça fait deux ans que ça dure.» Pneus crevés, vitres brisées, voiture retournée, tentative d’intrusion à son domicile en pleine nuit… Rien ne lui a été épargné. Là encore, il lâche : «Je ne suis pas inquiet.» Mais de quel bo