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Il y a là une incohérence de taille. La France ne peut pas «en même temps» se targuer de défendre en toutes circonstances le droit international – qui n’est plus qu’un concept vague aujourd’hui dans de nombreuses régions du monde – et se poser en allié d’un dirigeant qui le piétine depuis des mois et même des années. En l’espèce Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre israélien, qui est visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité dont son armée est accusée à Gaza.
S’il y a tout lieu de souhaiter la chute du terrible régime iranien qui sévit depuis 1979 et dont la grande majorité des Iraniens ne veulent plus, s’il faut prendre au sérieux sa volonté de se doter de l’arme nucléaire comme celle de voir Israël – «l’entité sioniste» – rayée de la carte, cela ne donne pas un blanc-seing à Benyamin Nétanyahou pour lancer une guerre préventive en dehors de tout cadre légal. S’il est indéniable que la menace iranienne est de nature existentielle pour Israël, c’est bien le gouvernement de l’Etat hébreu qui a déclenché le 13 juin une agression armée. Et ce même s’il a été établi que l’attaque terroriste du Hamas, le 7 Octobre, avait reçu l’aval de Téhéran et que les échanges de tirs