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Le billet de Thomas Legrand

Dépenses publiques : la Seine-Saint-Denis n’est pas un territoire gâté de la République

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La crise et ses dégâtsdossier
Eric Zemmour et d’autres stigmatisent le département francilien et les banlieues, en diffusant l’idée selon laquelle ils crouleraient sous les subventions, au détriment du monde rural et périurbain. Un rapport parlementaire de 2018 démonte pourtant ce préjugé.
Le centre hospitalier Delafontaine à Saint-Denis, en 2022. En Seine-Saint-Denis, le taux moyen de personnel médical par habitant est moins élevé que la moyenne nationale. (Andrea Savorani Neri/NurPhoto.AFP)
publié le 2 juillet 2023 à 17h39

Il faut casser, encore une fois, cette idée fausse sur laquelle prospère l’extrême droite et qui domine toujours, comme une vérité acquise, dans la musique de fond du débat public. Idée selon laquelle les cités, et singulièrement celles de Seine-Saint-Denis, seraient des terres gorgées de subventions, les territoires gâtés de la République. Eric Zemmour parle même de territoires hyperprivilégiés qui capteraient, au détriment du monde rural ou périurbain, toute l’attention financière des gouvernements successifs. Les émeutes du moment seraient le signe que la crise n’est pas sociale. Le signe de l’ingratitude de populations profiteuses de la manne publique, prélevée sur les impôts des bons Français calmes et travailleurs des villes moyennes et des campagnes. La preuve du caractère identitaire de la crise. Ces idées sont toutes fausses et ont été documentées et contrées dans un rapport parlementaire dont il ne faut cesser de faire la publicité.

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