Ils sont LGBT + «immigrés», étudiants, militants syndicaux ou antiracistes et, selon leurs agresseurs, c’est assez pour les considérer comme des ennemis ou des «collabos». Donc pour en faire des cibles. Alors que pendant la campagne présidentielle la violence des groupuscules d’extrême droite avait été relatée dans les médias, le soufflé semblait être retombé depuis l’été. Erreur : rien que depuis la rentrée, Libé a pu dénombrer une trentaine d’agressions ou de dégradations commises par la mouvance un peu partout en France. Presque un acte tous les deux jours, dont une bonne part a même été revendiquée sur les réseaux sociaux. Et c’est sans compter les intimidations et autres actions coup de poing que multiplient ces radicaux.
Interview
Précisément, ce sont 8 faits de dégradations (dont 4 revendiqués) et 16 faits de violences (dont 12 revendiqués), perpétrés un peu partout sur le territoire, que nous avons pu dénombrer depuis la mi-septembre. C’est ce jeune agressé pour un tee-shirt à l’effigie du Che, à Auxerre fin septembre. L’agresseur s’en est vanté sur les canaux d’extrême droite, photo à l’appui : «Quelques droites plus tard, le tee-shirt change de propriétaire.» Deux jours plus tard, un lycéen est tabassé pour avoir décollé un autocollant néofasciste à Lyon et découvrira plus tard des tags néonazis sur son immeuble, comme pour le mettre en garde. C’est aussi cette «expédition punitive», encore à Lyon, lorsqu’une bande a attaqué