C’est une lubie presque aussi vieille que le collège unique né en 1975. Appelant de ses vœux un collège plus «modulaire», pour mieux prendre en charge le niveau de chaque élève – qui s’en plaindrait ? –, le ministre de l’Education Gabriel Attal a annoncé jeudi dernier la création de la mission «Exigence des savoirs», qu’il a notamment chargée de réfléchir à l’introduction de «groupes de niveaux» au collège pour les cours de français et de mathématiques, à la place d’un enseignement par classe. Lors de la dernière élection présidentielle, on se souvient que deux candidats – Eric Zemmour et Valérie Pécresse – défendaient une telle évolution. Eux avaient ouvertement en ligne de mire l’existence même du collège unique.
L’annonce d’Attal est intervenue à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, avec l’ambition «d’élever le niveau de notre école». L’inverse aurait été étonnant. Pour dire les choses concrètement, il s’agit au fond de regrouper les élèves en difficulté, au motif de les aider plus efficacement à rattraper leur retard, mais aussi, et on le dit moins, de «libérer» certaines classes d’éléments dont on considère qu’ils les ralentissent. Le premier objectif est plus noble que le second.