«Les gens qui ont une nostalgie radicale ou une idéologie radicale, n’ont pas leur place au sein du RN.» La phrase est de Jordan Bardella, président du Rassemblement national et à nouveau tête de liste de la formation d’extrême droite française pour les élections européennes. Le 23 mai 2023 sur France Info, il le jurait, croix de bois, croix de fer : «Cette mouvance radicale conteste le fonctionnement de la démocratie, de la République, et même de la légitimité de Marine Le Pen et du RN. Ce sont donc des ennemis de notre famille politique.» Ah bon ? Mais alors que faisaient ces militants, repérés par Libération, à Lécluse (Nord), au meeting du même Jordan Bardella samedi 6 avril ?
Deux d’entre eux, en plein milieu du gymnase où s’est produit le président du RN et drapeaux tricolores en main, portaient chacun un t-shirt orné d’une croix des Templiers dans le dos et bardé de l’expression «Deus Vult», références aux croisades contre les musulmans et récupérées par la mouvance néofasciste française comme par les suprémacistes blancs aux Etats-Unis. Un autre exemple ? Un peu plus loin, Libé a vu un homme vêtu d’un t-shirt noir «Para Bellum». Morceau de la célèbre locution latine Si vis pacem, para bellum («Si tu veux la paix, prépa