Dès qu’il s’agit de Bruno Le Maire, Emmanuel Macron a une légère tendance à la surréaction. Il a suffi que le conseiller parlementaire du ministre de l’Economie et des Finances adresse dimanche 7 avril au soir un message à six députés Renaissance pour que le Président monte dans les tours. Le contenu de ce texte, transféré plus ou moins innocemment à l’Elysée et à Matignon, comme l’ont révélé les Echos ? Un plaidoyer de l’équipe Le Maire pour la présentation rapide d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR), afin d’adapter le budget de 2024 à la brusque dégradation des comptes publics. «Budgétairement, ça s’entend», approuve un collègue de Le Maire. Sauf qu’Emmanuel Macron et Gabriel Attal ne veulent pas offrir aux députés Les Républicains une occasion de voter une motion de censure avant les élections européennes du 9 juin. Et soupçonnent donc Le Maire d’arrière-pensées, même si les entourages de chacun n’ont que le mot «apaisement» à la bouche.

«J’entends parler de PLFR. Je n’en vois pas l’intérêt. Le gouvernement doit faire les choses avec sérieux pour