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Le billet de Thomas Legrand

Dissolution des Soulèvements de la Terre : l’anti-«écoterrorisme», une dérive contreproductive

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La choquante disproportion des moyens engagés contre le mouvement écologiste, dont la dissolution a été prononcée mercredi 21 juin en Conseil des ministres, n’aura qu’un effet : faire naître d’autres vocations de militants déterminés.

Cortège contre le projet de contournement Est de Rouen organisé par le collectif Non A133-134, les Soulèvements de la Terre et les Naturalistes des terres, le 6 mai 2023. (Lou Benoist/AFP)
ParThomas Legrand
Éditorialiste - Politique
Publié le 20/06/2023 à 18h17, mis à jour le 21/06/2023 à 11h41

L’«écoterrorisme» n’existe pas, mais les méthodes antiterroristes contre les écologistes existent. En démocratie, la disproportion de la réponse sécuritaire est le signe d’une sale dérive. C’est exactement ce qui se passe depuis quelques semaines. Les militants des Soulèvements de la Terre, qui n’ont jamais menacé personne physiquement, qui ne font qu’appliquer les idées de Henry David Thoreau, le théoricien américain de la désobéissance civile, sont traqués, espionnés, surveillés comme de dangereux terroristes. Les moyens sophistiqués de surveillance numérique et d’écoutes utilisés par les services de renseignements sont mobilisés contre de jeunes militants qui ont décidé d’être, certes de façon radicale, plus raisonnables que les gouvernements, c’est-à-dire d’écouter l’ensemble de la communauté scientifique qui nous enjoint d’agir promptement pour l’environnement.

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