«Il est temps d’agir. Des ratonnades doivent avoir lieu dans les jours à venir.» Mardi 11 juin, deux jours après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le canal Telegram «Division aryenne française» (DAF) appelait ses membres à se réunir pour agresser des personnes issues de l’immigration. Son administrateur, un jeune Alsacien de 18 ans, a été placé en garde à vue mercredi 17 juillet dans les locaux de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. Il avait été interpellé plus tôt à son domicile du Bas-Rhin. Il est soupçonné d’avoir planifié des actions violentes lors des Jeux olympiques de Paris contre des «cibles politiques» et «des gens issus de l’immigration» et d’avoir incité les abonnés de son canal à faire de même.
Messages racistes, homophobes et antisémites
Ouvert en 2020, le canal Telegram «Division aryenne française» rassemblait plus d’un millier de membres au maximum (contre 683 actuellement) et n’a eu une véritable activité qu’à partir d’avril 2023, à la suite de la fermeture d’une autre chaîne Telegram néonazie, «FR DETER». L’Office central de lutte contre la haine en ligne (OCLCH) avait ouvert une enquête contre ce canal, notamment pour des chefs d’accusations d’apologie de terrorisme. Sur «DAF», les utilisateurs se répandaient en messages racistes, homophobes et antisémites tout en clamant leur amour pour le Troisième Reich, comme Libé a pu le constater. Le logo utilisé par le canal représentait une Totenkopf (tête de mort, un des symbol