Pour ne rater aucun billet de Thomas Legrand, inscrivez-vous aux newsletters de nos chroniqueurs politiques.
A nos morts,
Je repense à Bernard Maris, l’économiste qui savait mettre du contenu vivant autour des chiffres arides de l’économie et désacraliser la croissance. «Si je viens à la radio en voiture, c’est bon pour la croissance parce qu’il me faut acheter de l’essence… Mais si j’ai un accident sur le parcours, ce sera encore meilleur pour la croissance parce qu’il faudra racheter une voiture, donc “vive les accidents !”» Bernard avait une autre passion dont il m’entretenait à chacun de nos déjeuners : Maurice Genevoix. J’écoutais distraitement ce qui me semblait une lubie un peu désuète d’un fan de l’auteur des dictées piégées de notre enfance. Mais je me suis laissé gagner par sa faconde toulousaine et j’ai, moi aussi, fini par prôner la panthéonisation du romancier de la grande guerre. Les monstruosités de 14-18 qui fascinaient Bernard l’ont rattrapé. Les attentats, la folie jihadiste sont aussi (les historiens le disent) de lointaines répercussions des dérè