Sa silhouette filiforme n’a pas bougé d’un iota depuis 2007, seuls ses cheveux poivre et sel ont laissé la place à une chevelure entièrement blanche, toujours coiffée vers l’arrière. Revenu dans la lumière depuis plusieurs mois, d’abord en s’exprimant sur la guerre à Gaza, désormais aussi sur les enjeux nationaux, Dominique de Villepin a lancé son parti La France humaniste lundi 23 juin, dix-huit ans après avoir quitté l’hôtel de Matignon et le gouvernement de Jacques Chirac. Mercredi 25 juin, il a publié un livre, où il n’hésite pas à décrire son président parfait, qui lui ressemble étrangement. C’est un nouveau chapitre dans une carrière politique à éclipses, où l’ambition plusieurs fois manifestée de l’ancien Premier ministre n’a pas pu s’imposer à ses rivaux ou aux circonstances.
A l’approche de la présidentielle de 2007, son capital politique est contrasté : à l’actif, un discours mondialement connu à l’ONU contre l’intervention américaine en Irak ; au passif, plus récemment, un passage à Matignon sous la phrase crépusculaire du chiraquisme, et le mouvement massif de la jeunesse contre le Contrat