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On en salive d’avance
Au moment où l’Allemagne vient de légaliser le cannabis récréatif, à l’instar du Canada ou de plusieurs Etats américains, la France prend un chemin radicalement opposé. Le 22 mars, nous révélions que Gérald Darmanin voulait étendre les tests salivaires aux passants sur la voie publique. Une idée un peu fumeuse et alambiquée juridiquement reprise à son compte par Gabriel Attal lors d’un dîner avec des parlementaires à Matignon mardi soir, rapporte RMC. Le Premier ministre envisage donc d’autoriser policiers et gendarmes à faire des tests salivaires (aujourd’hui réservés aux automobilistes) sur des piétons. «Plusieurs sources évoquent des annonces en préparation pour la semaine prochaine», ajoute la radio qui cite un député macroniste en pétard et plus que dubitatif : «Légalement, ça ne tient pas.» Mais ça permet d’envoyer, encore, à l’image de l’attaque de Stanislas Guerini contre les fonctionnaires, un message à l’électorat de droite conservatrice que vise le camp présidentiel.
Même joueur perd encore
Le débat aura tourné aussi court que la présence d’un Français à Roland-Garros. Un an après l’adoption de la réforme des retraites au Parlement dans un climat social agité, la gauche sénatoriale a relancé mercredi le débat en proposant son abrogation. Mais le gouvernement a obtenu l’irrecevabilité de cette initiative avant le vote du Sénat. Portée par le groupe PS, cette proposition d’abrogation a fait renaître les clivages de 2023 pendant plus d’une heure, mais la chambre haute n’a pas pu passer au vote, l’exécutif ayant soulevé dans l’hémicycle une exception d’irrecevabilité financière, au titre de l’article 40 de la Constitution. A l’Assemblée, plusieurs propositions similaires avaient été déclarées irrecevables car de nature à aggraver la charge publique. La présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, avait d’ailleurs écrit au Conseil constitutionnel pour dénoncer «une rupture d’égalité […] entre les deux chambres et entre parlementaires». Mais la proposition sénatoriale a finalement subi le même sort, risquant de compliquer l’hypothèse de l’examen futur de ce texte au Parlement. Les oppositions ont potentiellement une dernière corde à leur arc, celle du référendum d’initiative partagée (RIP), qui «n’est pas enterrée», selon plusieurs parlementaires socialistes auprès de l’AFP.
Et sinon…
Selon la Lettre, Macron a décidé d’exfiltrer son conseiller agriculture, Mathias Ginet, qui avait annoncé l’invitation des Soulèvements de la terre à un débat au Salon de l’agriculture, provoquant une intense polémique. Pourtant, le Président avait ensuite assuré : «Quand ça vient de l’Elysée, il y a un responsable, c’est moi.» Visiblement, ça dépend des fois.