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Le billet de Thomas Legrand

Droite et macronistes : ingratitude et déconnexion

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Elections législatives 2024dossier
Plusieurs responsables de haut rang de la droite et du centre revendiquent Matignon, au mépris de l’arithmétique parlementaire et de la logique démocratique.
L'ex-Première ministre Elisabeth Borne lors de l'entrée des députés nouvellement élus à l'Assemblée nationale, à Paris, le 8 juillet 2024. (Albert Facelly/Libération)
publié le 11 juillet 2024 à 7h15

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Main sur le cœur, l’air pénétré et dramatique, ils n’avaient à la bouche, avant les législatives, que les «valeurs de la République» pour renvoyer dos à dos l’extrême droite (le RN) et l’extrême gauche (aux contours flous). La droite et les macronistes avaient même redéfini «l’arc républicain» à leur sauce. Il était ainsi confondu, au mieux, avec le cercle de la raison des partis dits de gouvernement (du PS à LR), au pire avec les «modérés», c’est-à-dire ceux qui ne sont ni «extrême», ni alliés aux extrêmes, par exemple dans le cadre du Nouveau Front populaire (NFP). Entendez «arc républicain» égal LR et la majorité présidentielle. Dans un grand bordel sémantique et théorique, la droite et le centre ont, pendant des mois, confondu volontairement ou par paresse intellectuelle, la radicalité et l’extrémisme, la République et la modération. Ils ont attaqué l’extrême droite avant tout sur son irréalisme économique et pas sur son racisme atavique, ont accompagné allégrement l’escroquerie intellectuelle grossière selon laquelle toute critique radicale de la politique israélienne était un antisémitisme.

Malgré ces attaques et ce dédain, les électeurs de gauche ont fait passer leur républicanisme avant tout.