Toute la semaine, Michel Barnier a baladé son triptyque «humilité, respect, écoute» aux quatre coins de la France. Aux rentrées parlementaires de chaque groupe du centre ou de la droite qu’il espère voir rejoindre sa majorité relative, le Premier ministre s’est livré à un numéro de charme, mélange de raideur et de séduction. «Vous avez de l’exigence, j’en ai aussi», a-t-il lancé lors d’un «apéritif républicain» à la petite centaine de parlementaires macronistes réunis mardi soir dans les Yvelines. Le patron, c’est lui, comprennent ceux qui ont exercé le pouvoir pendant sept ans. Mais un patron qui brosse tout le monde dans le sens du poil, affichant jeudi ses «relations très amicales et très cordiales», avec les tauliers de la droite, Laurent Wauquiez, Gérard Larcher, Bruno Retailleau, rassemblés aux journées parlementaires LR à Bourget-du-Lac (Savoie). Dans le département qu’il a présidé pendant dix-sept ans, le chef de gouvernement le plus âgé de la Ve République semblait plus dans son élément que face à des élus de l’ex-majorité peu sensibles à l’évocation de son mentor Jacques Chaban-Delmas ou du rapprochement entre Charles de Gaulle et le chancelier allemand Konrad Adenauer.
Michel Barnier n’est pas celui que vous pensez. Nommé à Matignon avec la bienveillance du RN, blacklisté par les groupes de gauche qui refusent de le rencontrer (à l’exception du PCF), il se présente comme un «patriote gaulliste» et un «progressiste» devant l