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Dupond-Moretti mis en examen : la jurisprudence Bérégovoy-Balladur enterrée

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Malgré sa mise en examen ce vendredi, le maintien au gouvernement du garde des Sceaux semble assuré. Une rupture assumée avec la tradition républicaine voulant qu’un ministre inquiété par la justice démissionne.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, à l'Elysée, le 7 juillet. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 16 juillet 2021 à 18h42

La tradition républicaine selon laquelle un ministre mis en examen quitte le gouvernement avait fonctionné au début du quinquennat pour les cas Richard Ferrand, François Bayrou et Marielle de Sarnez dès lors qu’ils avaient été inquiétés par la justice. Mais celui d’Eric Dupond-Moretti, pas des moindres au regard de ses fonctions, semble bien parti pour faire exception. Alors que le ministre de la Justice vient d’être mis en examen, ce vendredi, pour «prise illégale d’intérêts», le débat de son maintien ou non semble aujourd’hui mort-né au sommet de l’Etat. Emmanuel Macron avait tranché d’avance : l’ancien avocat star n’aurait pas à quitter le gouvernement. «La justice est une autorité, pas un pouvoir. Je ne laisserai pas la justice devenir un pouvoir», aurait affirmé le Président en Conseil des ministres, mercredi. Manière de laisser entendre que l’institution judiciaire, qui n’apprécie guère son ministre, chercherait à le faire tomber en instrumentalisant une procédure. Depuis les années 90, la jurisprudence Balladur-Bérégovoy avait pourtant été respectée la plupart du temps.

En 1992, le très médiatique ministre de la