Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Eric Zemmour seront bien sur la ligne de départ. Selon le dernier décompte du Conseil constitutionnel publié ce mardi, les trois candidats d’extrême droite sont parvenus à récolter leurs 500 parrainages. La candidate du Rassemblement national dépasse, avec 503 signatures, de justesse la barre fatidique pour pouvoir concourir à l’élection présidentielle. Le candidat Debout la France en compte, lui, 532 quand l’ancien polémiste dépasse finalement largement le seuil minimum avec 620 sésames. Le candidat Reconquête a engrangé 205 signatures depuis le dernier point d’étape, jeudi.
Collectif transpartisan
Avant eux, huit candidats étaient déjà parvenus à récolter les précieux sésames synonymes de qualification : le président sortant Emmanuel Macron (toujours pas officiellement déclaré), la candidate LR Valérie Pécresse, la socialiste Anne Hidalgo, la trotskiste Nathalie Arthaud, le communiste Fabien Roussel, Jean Lassalle, l’écologiste Yannick Jadot et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon. Certains depuis plusieurs semaines.
Dans un communiqué, Eric Zemmour remercie les 620 élus qui lui ont apporté leurs parrainages. «J’ai atteint cet objectif sans aucune aide extérieure, sans le soutien ni d’un système politique à bout de souffle ni de vieux partis qui ont tout fait pour empêcher ma candidature», affirme-t-il, sans donner le détail de son décompte. Il y a encore une semaine pourtant, le candidat condamné pour incitation à la haine, tout comme Marine Le Pen alertaient sur le risque de ne pas pouvoir se présenter faute de signatures suffisantes. Pour éviter cela, le patron du Modem François Bayrou avait alors lancé «Notre démocratie», un collectif transpartisan d’élus volontaires pour donner leurs signatures aux principaux candidats en galère. Comprendre, ceux à plus de 10% dans les sondages. Vendredi soir, le Haut-commissaire au Plan réunissait près de 150 des 380 élus revendiqués du groupe qui se sont alors mis d’accord pour diviser en parts égales leurs réserves de parrainages. Ainsi Zemmour comme Le Pen doivent en recevoir 80. «Mais ils ne veulent surtout pas dire soutien», insiste Bayrou. Le maire de Pau a lui annoncé dimanche que le sien irait à la candidate du RN. «J’avais dit que je ferai ce que je demande aux autres de faire», justifiait-il alors sur RTL.
Taubira toujours loin du compte
A trois jours de la date limite, les chances de voir Christiane Taubira sur la ligne de départ sont, en revanche, quasi nulles. Selon le décompte du jour, l’ancienne garde des Sceaux n’a pour l’instant rassemblé que 181 signatures d’élus. Elle reste donc loin de la barre fatidique des 500. Face à la difficulté de recueillir les précieux sésames, l’organisation de la campagne a été modifiée. Après avoir allégé son agenda pour consacrer plus de temps à la récolte ces dernières semaines, l’équipe de l’ancienne ministre a fait savoir que sa semaine serait entièrement destinée à tenter de trouver des parrains. 150 militants y travaillaient déjà exclusivement.
Reportage
Le 10 avril, il ne devrait pas y avoir non plus de bulletins François Asselineau, Philippe Poutou ou Anasse Kazib. Ils n’ont respectivement rassemblé que 263, 352 et 144 signatures. La candidate du Parti animaliste, Hélène Thouy, est aussi loin du compte avec 114 sésames. Dans Libération, l’avocate appelle, comme beaucoup, à revoir le système. Et plaide pour la mise en place d’un parrainage citoyen. «Avec 100 000 signatures citoyennes, un parti pourrait se présenter à l’élection. Cela permettrait de résorber le décalage qu’il y a entre ce que font les élus et ce que veulent les citoyens», développe-t-elle.