Un format «inédit» et des «annonces concrètes». Pour sa première conférence de presse en prime-time depuis 2019, Emmanuel Macron a prévu de faire les choses en grand pour son «rendez-vous avec la nation». Ce mardi 16 janvier, à partir de 20 heures 15, dans la salle des fêtes de l’Elysée, et devant une centaine de journalistes, le président jupitérien entend dérouler les axes de «l’acte II» de son second mandat, avec pour objectif de (re)lancer son mandat et la nouvelle équipe gouvernementale de Gabriel Attal.
La conférence sera retransmise en direct sur TF1, France 2, ainsi que les chaînes d’informations en continu (franceinfo, BFMTV, LCI, CNews, France 24), au milieu des journaux TV, et donc à une heure (espérée) de grande écoute. Elle s’ouvrira par un propos liminaire du chef de l’Etat, d’une vingtaine de minutes. Puis la séance de questions-réponses avec les journalistes devrait durer une heure et demie à deux heures, peut-être plus, et pourrait n’être diffusée que partiellement par TF1, qui se rabattrait ensuite sur LCI. France 2 en revanche a déjà choisi de diffuser la conférence dans son intégralité.
Un déroulé en deux actes
Dans un contexte toujours tendu à l’Assemblée nationale et alors que les élections européennes approchent, Emmanuel Macron s’exprimera devant son nouveau Premier ministre Gabriel Attal et le gouvernement nommé jeudi 11 janvier. Dans le contenu, les propos du Président seront sans doute parsemés d’un certain nombre d’annonces sur le «réarmement» économique et civique de la France. L’entourage du Président promet des annonces «concrètes», «dans la lignée du réarmement promis à l’occasion de ses vœux du 31 décembre».
Les échanges avec les journalistes, eux, tourneront dans un premier temps autour des questions de politiques publiques et des enjeux nationaux. Seront notamment abordés les premiers pas de la nouvelle équipe gouvernementale, déjà aux prises avec une polémique autour de la ministre de l’Education nationale Amélie Oudéa-Castéra. On peut aussi penser aux propos présidentiels exonérant Gérard Depardieu, le douloureux vote de la loi immigration, l’épineux sujet de la fin de vie ou encore la prochaine inscription de l’IVG dans la Constitution.
Ensuite, les journalistes devraient questionner le Président sur sa gestion des dossiers internationaux les plus brûlants, de la guerre en Ukraine à celle de Gaza.
Reportage
En attendant, à gauche comme à droite, le scepticisme règne quant aux annonces à attendre de cette conférence de presse. Le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner a jugé que le chef de l’Etat «s’impose dans les foyers», décrivant un «retour de l’ORTF» (l’ancien service public de l’audiovisuel, tenu de main de fer par le pouvoir gaullien). Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a regardé dans sa boule de cristal : «On sera déçus, très certainement, comme beaucoup de Français.»
Ces derniers jours, Emmanuel Macron a appelé ses troupes à «garder» leur «unité» et à se «mobiliser» pour le prochain scrutin européen, début juin, autour du gouvernement de Gabriel Attal, martelant devant les parlementaires de la majorité : «de l’audace, de l’audace, de l’audace». La majorité relative à l’Assemblée est sortie fracturée du débat et du vote de la loi immigration en décembre, après une année 2023 marquée par une intense mobilisation contre la très impopulaire réforme des retraites.