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Le billet de Thomas Legrand

Edouard Philippe et Bruno Le Maire creusent la tombe du front républicain

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Entre stratégie du ni-ni et galvaudage de la notion d’antisémitisme, les promoteurs d’un barrage au RN sélectif témoignent d’un manque total de discernement républicain. Là où la gauche, elle, n’a pas hésité à voter pour la droite et le centre ces dernières années, pour la République.
Bruno Le Maire et Edouard Philippe à Paris, le 7 mai. (Albert Facelly/Libération)
publié le 1er juillet 2024 à 16h47

Il y a trois conditions, assez dures à remplir, pour éviter que le RN ait la majorité absolue, ou une puissante majorité relative, dimanche prochain et ainsi prémunir la France d’une expérience illibérale et d’extrême droite. Première condition, et c’est mal parti : que Jean-Luc Mélenchon parte, dès maintenant et jusqu’à dimanche soir tard, faire une retraite dans un ashram en laissant son portable à Paris. Deuxième condition : qu’une très large majorité des électeurs de gauche qui n’ont plus de candidats à leur goût dans leur circonscription votent sans rechigner pour les derniers macronistes ou LR pouvant battre le RN. Ils ont déjà montré par le passé qu’ils en étaient capables. Et enfin que les électeurs de droite classique et macronistes, qui se trouvent dans la situation de devoir arbitrer un duel Nouveau Front populaire versus RN, soient mus par un sens du discernement républicain plus aiguisé que celui d’Edouard Philippe et