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Ralliement

Election présidentielle : Jean-Pierre Raffarin soutient lui aussi Emmanuel Macron

Election Présidentielle 2022dossier
L’ex-Premier ministre de Jacques Chirac annonce ce mercredi matin se rallier au Président pas encore candidat, en saluant sa gouvernance lors de ces cinq dernières années.
Jean-Pierre Raffarin, à Pékin, le 9 janvier 2018. (Jason Lee/Reuters)
publié le 2 mars 2022 à 9h20

Même s’il n’est pas encore candidat, Emmanuel Macron continue d’engranger les ralliements venus de la droite. Le dernier en date, ce mercredi matin : l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé sur le plateau de LCI soutenir le Président sortant dans la course à l’Elysée. «Je souhaite sa candidature et je le soutiendrai.»

L’ancien chef du gouvernement de Jacques Chirac, cadre historique de l’UMP et figure des Républicains, justifie son choix par la jeunesse et l’expérience du Président : «Emmanuel Macron est à la fois le candidat le plus jeune et le plus expérimenté […] C’est très important aujourd’hui pour réussir un second mandat d’avoir la leçon des succès mais aussi des échecs du mandat précédent.»

Raffarin salut notamment sa gestion des différentes crises qui ont secoué le pays ces cinq dernières années : «Ce quinquennat restera sans doute comme l’un des plus difficiles de notre histoire […] Le Président, selon moi, a été à la hauteur de la fonction […]». Emmanuel Macron aurait donc «tout en main» pour réussir, selon l’ancien ministre des PME, du Commerce et de l’Artisanat sous Alain Juppé.

Surtout, la guerre en Ukraine fait figure d’argument massue selon l’ex-locataire de Matignon : «La dangerosité de la situation internationale aujourd’hui lève toute hésitation […] Le temps est à l’unité nationale. Il faut se rassembler derrière le chef de notre exécutif». Malgré tout, Jean-Pierre Raffarin reconnaît son affection pour Valérie Pécresse, candidate de sa famille politique, pour qui, dit-il, il a de la «considération».

D’autres ralliements à droite

Celui qui quitta la vie politique en 2017, puis les Républicains en octobre 2019 au moment où les militants du parti étaient appelés à désigner leur nouveau patron, avait déjà exprimé ses sympathies à l’égard du chef de l’Etat. Il avait ainsi soutenu la liste LREM aux européennes de 2019, vantant dans le Figaro la «vision ambitieuse, de renaissance européenne» du chef de l’Etat et sa «volonté de progrès sociale et libérale».

S’éloignant progressivement des Républicains, l’ancien locataire de Matignon s’était montré critique ces derniers temps vis-à-vis de Valérie Pécresse. Au lendemain du grand meeting de la candidate, le 13 février au Zénith de Paris, il avait regretté les termes de «grand remplacement» et «Français de papier», affiliés à l’extrême droite et employés par Valérie Pécresse dans son discours. «Je pense que c’est une erreur de prendre toujours le vocabulaire de l’adversaire, c’est quelque chose qu’elle n’aurait pas dû faire», avait pointé l’ancien Premier ministre, sur France Info. Et d’ajouter : «Valérie Pécresse vaut mieux que ce discours.»

Pour Emmanuel Macron, le nom de Jean-Pierre Raffarin s’ajoute à la liste des personnalités de droite et de centre droit que la majorité prend soin d’attirer dans ses filets en vue de la présidentielle. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), Renaud Muselier, qui a quitté le parti Les Républicains en novembre en lui reprochant sa dérive vers l’extrême droite, a annoncé fin février qu’il soutiendrait Emmanuel Macron à l’élection présidentielle. Mi-février, l’ex-ministre de François Hollande avait déjà engrangé les soutiens de l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy Éric Woerth, de la maire de Calais Natacha Bouchart et de l’ancienne secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy Nora Berra.

Selon un protocole désormais rodé, LR se dira peu touché par ce nouveau départ, qu’il tenait déjà pour acquis. L’embarras, pour Pécresse est que la ligne modérée défendue par Jean-Pierre Raffarin était aussi la sienne jusqu’à ce qu’elle participe à la primaire du parti, l’an passé. La défection de l’ex-Premier ministre est une nouveau signe de la difficulté, pour la candidate, de rassembler à la fois les ailes centristes et radicales de la droite.