A dix jours des élections européennes, le chiffre a de quoi rassurer : 95 %. C’est le taux d’inscription sur les listes électorales des Français en âge de voter, publié par l’Insee ce jeudi 30 mai. Un chiffre similaire à la dernière échéance présidentielle, même si le nombre de potentiels votants est en hausse d’un demi-million de citoyens.
Le taux d’inscription grimpe même à 100 % pour les jeunes âgés de 18 à 24 ans. Elle est en effet automatique pour les nouveaux majeurs. Et une tendance se dégage selon l’Insee : avec l’âge, le pourcentage d’inscription diminue. 9 % des 40 à 54 ans, par exemple, ne sont pas inscrits sur les listes électorales. En cause notamment, les communes qui radient de leur liste des inscrits par «perte d’attachement communal» en cas de déménagement connu. C’est le cas de plus de 500 000 personnes depuis 2022.
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L’Insee s’est aussi intéressé à une particularité des européennes. Comme aux scrutins municipaux, les citoyens de l’Union peuvent voter. Un contingent d’électeurs non négligeable : 250 000 d’entre eux figurent sur les listes – sur 1 million de résidents qui pourrait, en théorie, voter. Les plus représentés sont les Portugais (88 500), loin devant les Belges et les Italiens (autour de 40 000).
Mais si ce taux d’inscription est élevé, encore faut-il être bien inscrit dans sa commune… Dans une étude de mars, l’Insee s’était ainsi intéressée à ces personnes dont le nom n’était pas sur les listes de leur ville en 2022. Et là, le chiffre est moins rassurant : 16,5 % des Français sont «mal inscrits», 40 % pour les jeunes de 18 à 25 ans, notamment pour les étudiants. Le gouvernement a donc mis en place un outil pour connaître à la fois l’état de son inscription et son bureau de vote – à noter que les changements ne pourront pas être effectués pour l’échéance européenne puisqu’ils sont clos depuis près d’un mois.
Mais les taux d’inscriptions ne présagent pourtant pas de la participation. D’autant plus pour les élections européennes, où l’abstention reste élevée. Lors du scrutin de 2019, 93 % des Français en âge de voter étaient inscrits, mais seulement la moitié s’était déplacée dans un bureau de vote.