Parce qu’elles arrivent – à chaque fois – deux ans après les élections présidentielle et législatives, les européennes font office de scrutin de mi-mandat. L’occasion de (re)tester son électorat et de tenter de faire bouger les équilibres politiques issus de l’élection suprême en France. Mais ce millésime 2024 a ceci de particulier qu’il sera le seul avant la dernière ligne droite de l’après-Macron : le hasard des calendriers électoraux fait qu’il n’y aura pas de régionales et de départementales durant ce quinquennat et que les municipales – déjà particulières – n’arriveront qu’en 2026, quand la campagne présidentielle aura déjà démarré.

Les différentes familles politiques voient donc dans ce vote du 9 juin – un seul tour, proportionnelle intégrale avec liste unique – l’occasion rêvée de convaincre de nouveaux électorats. Sur fond d’abstention, qui a toutes les raisons de rester importante (49,88 % en 2019), voilà les différentes têtes de liste parties en mode reconquête. A gauche, socialistes et écologistes rêvent de ramener à la maison ces sympathisants ayant voté «utile» en faveur de Jean-Luc ­Mélenchon ou restés chez Emmanuel Macron en 2022. ­Renouant avec