Après avoir senti le sol se dérober sous ses pieds, Gabriel Attal peut enfin les poser dans sa circonscription des Hauts-de-Seine. Qu’il est bon, dans ce chaos, de retrouver les embrassades des mamies groupies, les bras qui se tendent pour un selfie, les ballons floqués «Ensemble avec Gabriel Attal», gonflés par les militants à l’entrée du marché installé, vendredi soir, sur la place de la mairie d’Issy-les-Moulineaux ! «C’est ici que j’ai gravi les échelons grâce aux électeurs qui m’ont fait confiance, de là que je tiens ma légitimité», flatte le Premier ministre, élu pour la première fois aux législatives de 2017. Après avoir négocié en direct avec son allié UDI Hervé Marseille et les patrons locaux de LR un pacte de non-agression dans le département, Gabriel Attal n’a pas grand-chose à craindre. Il est soutenu par les quatre maires de sa circonscription, dont André Santini, qui l’attend au bout de l’allée. «Il fait ce qu’il faut, ici ça se passera bien, glisse l’inamovible élu d’Issy. Mais je lui avais dit quand il a été nommé : “Vous êtes un fusible.”»
Ignorant les militants du Nouveau Front populaire qui tractent à la sortie du métro, le candidat se fraye un chemin dans la petite nuée de badauds et d’admirateurs : «Oui, il faut que je vienne à la fête des voisins», «je compte sur vous le 30 et le 7.» A un lycéen qui le sollicite «pour un stage à Matignon», le chef du gouvernement, stoïque, dit «bien sûr» et fait signe à so