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Récit

5 ans après les gilets jaunes : à l’extrême droite, l’important c’est de récupérer

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Partis et groupuscules ont vite tenté de se rapprocher des gilets jaunes, potentielle manne électorale. Mais le RN est le seul qui semble avoir tiré son épingle du jeu.
Marine Le Pen, le 13 avril 2019 à Mer (Loir-et-Cher). (Yann Castanier/Hans Lucas pour Libération)
publié le 17 novembre 2023 à 10h12

Dès les premiers samedis de manifestation des gilets jaunes, l’extrême droite a flairé l’aubaine : enfin un mouvement social non encadré par les syndicats et les partis de gauche, et il a éclos dans cette «France des oubliés» dont Marine Le Pen se veut l’avocate. Chaque parti a tenté de récupérer le mouvement, avec en général un succès mitigé. «Les gilets jaunes sont à l’image de cette France qui paye toujours la note», estime-t-on à l’époque au Rassemblement national. «Eux, c’est nous : ils expriment ce que je ne cesse d’exprimer», courtise de son côté Nicolas Dupont-Aignan, taulier de Debout la France (DLF). Le souverainiste croit alors avoir un léger avantage sur le RN : l’une des premières vidéos virales appelant à manifester contre la hausse des taxes sur les carburants a été faite par un certain Frank Buhler, adhérent de DLF, qu’il a rejoint en mai alors qu’il allait être exclu du RN pour cause de propos racistes.

Soutien à distance

Bien plus à droite, des groupuscules radicaux tentent très vite d’infiltrer le mouvement. Yvan Benedetti, ancien chef de la très pétainiste Œuvre française, est de la partie, comme les intégristes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Des autocollants GUD (pour Groupe Union Défense, une organisation étudiante d’extrême droite violente) sont semés après les cortèges, des drapeau