Jour de marché au pied du beffroi d’Amiens, dans la Somme. Les militants sont venus pour la candidate du Nouveau Front populaire Zahia Hamdane, une insoumise arrivée en tête au premier tour avec 30 % des suffrages. Dans le département de la Somme, la 2e circonscription est la seule où l’extrême droite n’est pas en tête. Mais le candidat RN n’est pas loin. Damien Toumi est deuxième avec mille petites voix de retard. Un autre millier sépare Toumi du troisième, le candidat de la majorité sortante, Hubert de Jenlis (25 %). Convaincu qu’il peut encore gagner dans ce fief centriste, circonscription de l’ex-ministre macroniste Barbara Pompili, il a décidé de se maintenir dans une triangulaire qui s’annonce serrée.
Sur ce marché de centre-ville, l’accueil n’est pas franchement chaleureux pour les militants de gauche. Ils prennent la mesure de l’extrême confusion qui règne. Il y a ce retraité embrouillé qui leur lance qu’il a voté RN au premier tour mais qu’il votera «Mélenchon» au second, «pour que ce soit bien le bordel !» Il y a cette dame, bien énervée elle aussi, qui refuse le tract d’un geste brusque : «Votre Mélenchon, il va faire perdre la gauche. Ma voix n’ira jamais à LFI !» Elle ajoute qu’elle trouve que François Ruffin, candidat dans la circonscription voisine (la 1re), lui,