La campagne l’ennuie et l’inquiète toujours. Stéphanie, 46 ans, nous reçoit dans sa cuisine un mois après notre première rencontre au centre culturel Fernand-Léger à Avion, dans le Pas-de-Calais. Elle vit à 500 mètres, dans un pavillon bien tenu, avec son compagnon, son beau-fils adolescent et son fils Melvin, 19 ans. L’étudiant s’est installé en bout de table, avec ses certitudes. Elle s’est mise sur un côté, avec ses questionnements entrecoupés de longs silences.
Lui : «On ne vote jamais parce qu’on est 100% d’accord avec quelqu’un. Tu ne peux pas être 100% d’accord avec ton favori. Tu as juste moins de désaccords avec lui.» Elle : «Les communistes, c’est l’entraide, le soutien, le partage… Pas comme chez les bourgeois !» Le candidat communiste Fabien Roussel viendra en voisin dans une semaine, à la salle Marcel-Jorion d’Avion pour présenter son programme des «Jours heureux». La militante ne s’y rendra pas. «Je trouve ça aberrant d’aller dans un meeting sans jauge !» Elle a déjà attrapé le Covid et son compagnon s’est retrouvé à l’hôpital sous oxygène. Elle respire, chasse le mauvais souvenir et revient à