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Libération
2022, voyage au centre de l'abstention

A Avion, «ça arrange les riches qu’on s’endette»

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Présidentielle 2022, voyage au centre de l’abstentiondossier
Pendant la campagne présidentielle, «Libération» interroge des groupes de Français qui ont choisi de ne pas ou plus voter. Vont-ils réutiliser leur carte d’électeur en avril ? A Avion, commune communiste de l’ancien bassin minier du Pas-de-Calais, Stéphanie et son fils oscillent entre un bulletin Fabien Roussel et l’abstention.
Quartier République d'Avion, le 18 janvier. (Stéphane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
publié le 19 février 2022 à 6h41

La campagne l’ennuie et l’inquiète toujours. Stéphanie, 46 ans, nous reçoit dans sa cuisine un mois après notre première rencontre au centre culturel Fernand-Léger à Avion, dans le Pas-de-Calais. Elle vit à 500 mètres, dans un pavillon bien tenu, avec son compagnon, son beau-fils adolescent et son fils Melvin, 19 ans. L’étudiant s’est installé en bout de table, avec ses certitudes. Elle s’est mise sur un côté, avec ses questionnements entrecoupés de longs silences.

Lui : «On ne vote jamais parce qu’on est 100% d’accord avec quelqu’un. Tu ne peux pas être 100% d’accord avec ton favori. Tu as juste moins de désaccords avec lui.» Elle : «Les communistes, c’est l’entraide, le soutien, le partage… Pas comme chez les bourgeois !» Le candidat communiste Fabien Roussel viendra en voisin dans une semaine, à la salle Marcel-Jorion d’Avion pour présenter son programme des «Jours heureux». La militante ne s’y rendra pas. «Je trouve ça aberrant d’aller dans un meeting sans jauge !» Elle a déjà attrapé le Covid et son compagnon s’est retrouvé à l’hôpital sous oxygène. Elle respire, chasse le mauvais souvenir et revient à