Jamais un duel n’avait nourri un tel dilemme pour Stéphanie. «C’est triste», souffle la mère de famille de 46 ans. Elle vapote dans une longue inhalation, s’enfonce dans un fauteuil de son salon de jardin et crache : «Les Français n’ont rien compris !» Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen seront à départager dans une dizaine de jours pour désigner lequel des deux gouvernera pour les cinq prochaines années. Cinq ans qui vont pour elle se succéder au jour le jour comme une éternité.
Autre épisode de la chronique à Avion
«Je n’ai pas envie de refaire barrage pour revivre cinq ans comme ceux qu’on a passés, reprend l’Avionnaise en se redressant. Pour l’instant, je me dis que je ne vais pas y aller. Et si j’y allais maintenant, j’irais voter blanc.» Ni l’un ni l’autre ? Melvin, son fils de 19 ans, reprend à sa manière le refrain du moment. Un mois plus tôt, lui se disait prêt à faire barrage à Macron qui menaçait alors la gratuité de l’enseignement supérieur. Et ce, peu importe l’opposition en face, quand bien même celle-ci était couleur bleu marine.
«Avec le recul, je ne comprends pas »
«Aucun des deux programmes ne m’intéresse, réagit le jeune homme. A un moment, Macron va forcément attaquer l’université, même si c’est dans dix ou quinze ans. Et avec Le Pen, j’ai une sensation de restriction des libertés et un niveau d’expression des cultes plus réduit. Et puis, son idée d’enlever 100 % des éoliennes en France ne me donne pas non plus envie d’aller voter pour elle !» Il envisage pour le moment de voter