«On ne sait pas vraiment d’où est parti l’appel, tout s’est fait de manière très spontanée sur les réseaux sociaux», retrace Jahan Lutz, membre du parti d’extrême gauche Révolution permanente et étudiant en philo. Au son de la batucada et de chants antifascistes entonnés en chœur, des milliers de manifestants se sont réunis lundi soir contre l’extrême droite et pour l’union des gauches, place de la Victoire, à Bordeaux. Dans la foule, majoritairement composée de jeunes, les bannières d’organisations syndicales et de partis politiques de gauche côtoyaient les drapeaux palestiniens, les pancartes anti-RN et anti-Macron. Au bout d’une heure, le cortège – émaillé par quelques incidents et dégradations en fin de parcours – a fini par s’élancer, galvanisé par les discours, la musique et le beau temps.
Reportage
Passé la sidération, beaucoup sont aussi venus trouver du «réconfort, comme Léa, 22 ans. On était mal dimanche soir, c’est rassurant de se rappeler que tout le monde n’a pas voté RN, ça donne un peu d’espoir.» L’étudiante en illustration a le sentiment d’appartenir à une génération où le RN est toujours «presque» passé : «Maintenant que c’est en train d’arriver, ça fait tout drôle, il y a une prise de conscience un peu violente.» A ses côtés, Olivia, la vingtaine également, ra