Accoudé au comptoir de son restaurant bordelais, baptisé Le Mandron, Jean-François balaye la pièce principale du regard. Il est 13 heures, les tables ne sont pas dressées. Personne ne s’active dans les cuisines. Aucun client ne s’attarde sur le menu affiché à l’entrée. Quelques mois plus tôt, le restaurateur a dû se résoudre à baisser le rideau. Après trois confinements et un important dégât au plafond, l’établissement, ouvert au printemps 2018, a désormais des airs de cantine fantôme. «Les fermetures liées à la crise, ça a été une première grosse gifle dans la gueule. On avait des aides, mais pas assez pour payer toutes les charges. Le télétravail n’a rien arrangé, on a perdu une grosse partie de notre clientèle le midi. Et au moment où on a cru relever la tête, le sort s’est acharné.»
Le 6 octobre, un ouvrier qui réalisait des travaux dans l’appartement du propriétaire du dessus passe à travers le plafond et finit sa chute sur une table à peine débarrassée. «Quelques minutes plus tôt, des clients payaient l’addition. On a au moins évité ce drame», raconte-t-il en pointant du doigt un trou béant dans la charpente. «L’artisan va