«C’est Noël avant l’heure», jubile sous cape une habitante de Fréjus (Var). Dans la ville de David Rachline, vice-président du Rassemblement national (RN), proche de Marine Le Pen et de Jordan Bardella, c’est peu dire que les Rapaces (les Arènes), le livre de Camille Vigogne Le Coat, grande reporter à l’Obs, était attendu chez les opposants à l’édile d’extrême droite. L’enquête, sous-titrée «la Mafia varoise de Marine Le Pen», met au jour la gestion de la station balnéaire de 56 000 habitants, conquise par Rachline en 2014. Un mélange de passe-droits, de marchés publics juteux attribués à l’entrepreneur Alexandre Barbero, qui semble régner en maître sur la ville, d’enveloppes de liquide, de cadeaux onéreux, d’arrangements politiques passés avec des élus Les Républicains du coin… le tout dans un climat empreint de racisme et d’antisémitisme. David Rachline, loin d’avoir mis fin au système qu’il prétendait dénoncer, l’a embrassé depuis neuf ans.

Le livre raconte le «deal secret» passé en 2014 entre le maire UMP sortant de Fréjus, Elie Brun, et le jeune candidat FN de 26 ans, David Rachline. Condamné à cinq ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêt – dont il fait appel pour pouvoir se présenter –, Brun se hisse en troisième position du premier tour de l’élection, prépare un communiqué annonçant son désistement pour f