«C’est le Camp des saints qui se réalise.» Sur les réseaux sociaux ou dans les médias, notamment les plus droitiers, députés du Rassemblement national et influenceurs de la fachosphère n’ont que ces mots à la bouche pour commenter l’arrivée de nombreux exilés sur la petite île italienne de Lampedusa. Une référence au livre du même nom, publié en 1973 par Jean Raspail et qui est devenu un classique de l’extrême droite : le roman, qui raconte l’invasion de l’Europe par une marée de migrants, se voit élevé au rang de prophétie de la «submersion» qui viendrait.
Plus explicite encore, le montage partagé mardi sur Twitter (renommé X) par le président du RNJ, Pierre-Romain Thionnet. D’un côté une projection toute personnelle de «nos rues demain si l’Europe reste open bar» montrant une sorte de camp à ciel ouvert fermé par des murs et des barbelés. De l’autre, un navire de guerre avec, en légende, «ce que l’Europe peut faire pour rester l’Europe». C’est peu ou prou le même avenir qu’imagine l’extrême droite la plus radicale. Tel l’identitaire Julien Rochedy qui, versant lui aussi dans la métapho