La dernière fois que l’extrême droite a rallié à sa cause une majorité de voix à l’Assemblée nationale, Charles Maurras en avait éprouvé une «divine surprise». C’était le 10 juillet 1940, lors du vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Quatre-vingt-cinq ans plus tard, les députés du Rassemblement national n’en reviennent pas plus : pour la première fois de leur histoire parlementaire, jeudi, peu après 11 heures, un de leurs textes a été adopté par la représentation nationale. «J’ai parié un café que ça passerait mais je n’aurais pas parié 100 balles, c’est vrai», reconnaît, éberlué, un conseiller. Certes, la victoire est courte, avec 185 voix contre 184. Certes, elle porte sur un texte non contraignant : une résolution visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, ce dont seul le président de la République a la prérogative.
Mais elle concerne un sujet emblématique : les rapports entre l’ex-puissance coloniale et ses trois anciens départements et, plus généralement, la question de l’immigration nord-africaine, premier cheval de bataille du parti d’extrême droite, qui avait la main sur l’ordre du jour de l’Assemb