Il y a les images fortes : 89 députés d’extrême droite prenant la pose, triomphants, sur le perron de la cour d’honneur de l’Assemblée. Mais c’est à un détail qu’Eric Pauget, député Les Républicains des Alpes-Maritimes, a réalisé qu’il avait changé de monde. Fin juillet, il envoie un courrier à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Une banale histoire de groupe d’études qu’il voudrait monter autour de la thématique «police municipale et gardes champêtres». Début septembre, surprise : la réponse lui revient, signée d’un député Rassemblement national. Sébastien Chenu, élu du Nord, s’est hissé jusqu’à la vice-présidence de la Chambre, d’où il organise, notamment, la formation des groupes d’études. «C’est là qu’on prend conscience qu’ils sont dans le paysage, digère Pauget. Il m’a répondu de façon très cordiale, comme il sait faire, mais ça m’a fait drôle : c’était une relation institutionnelle et ils représentaient l’institution.» L’extrême droite à l’Assemblée, désormais, c’est aussi la routine parlementaire.
Se fondre dans le paysage : tout l’enjeu est là pour les députés lepénistes, entrés fin juin au Palais-Bourbon et qui ouvrent vendredi leurs journées parlementaires au Cap d’Agde (Hérault). A ses troupes, Marine Le Pen semble avoir donné le con