Plat du jour, pour Bruno Gollnisch, au Franc-Tireur, le bistrot en face de Saint-Ferdinand des Ternes, à Paris. Un boudin blanc arrive sur la table pour le déjeuner. «Ah je pensais que c’était du boudin noir. Tant mieux, je préfère le blanc au noir», se réjouit l’ancien numéro 2 du Front national, ravi de sa petite provoc. Un peu avant 14 heures, ce mercredi 3 janvier, les premières personnalités commencent à peupler le parvis de l’église. Dans quelques minutes va se tenir la messe d’enterrement de Patrick Buisson, journaliste, essayiste, conseiller de Nicolas Sarkozy, des Le Pen, père et fille, de Philippe de Villiers et de tant d’autres politiques encore, de droite et d’extrême droite. Hors de question pour Gollnisch de rater la cérémonie : il connaissait le défunt depuis leurs études, à Nanterre, en 68.
Pas sûr, en revanche, que beaucoup des Républicains se pointent. En 2007, pourtant, le tout-Paris médiatico-politique s’était pressé sous les ors de l’Elysée pour la remise de la légion d’honneur de Buisson, alors au faîte de sa gloire. Jean-Luc Mélenchon et Jean-Christophe Cambadélis, à l’époque tous deux au Parti socialiste, étaient de l’assistance. C’était avant que l’on n’apprenne que Buisson