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Libération
Montée de fièvre

A l’extrême droite, Jean-Luc Mélenchon est l’objet de fascination-répulsion

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Le Pen-Zemmour : la course de Front à la Présidentielledossier
Dans les rangs du Rassemblement national et de Reconquête, la campagne de l’insoumis pour les législatives, notamment avec l’union des gauches, fascine des militants et rend fébriles d’autres.
Lors d'un meeting de campagne à Lille de Jean-Luc Mélenchon, le 5 avril. (Emanuel Dunand/AFP)
publié le 11 mai 2022 à 7h30

Au-dessus du lit des militants d’extrême droite, entre l’affiche Charles Martel et l’icône de Jeanne d’Arc : le poster de Jean-Luc Mélenchon. Difficile à croire mais vrai. Depuis trois semaines, le leader insoumis a fait son entrée dans le panthéon de nombre de partisans d’Eric Zemmour et de Marine Le Pen. «Maestro», «génie», a-t-on pu entendre au détour de conversations. Sur le fond, bien sûr, l’ancien socialiste reste le grand méchant loup «islamo-gauchiste» et «antiflics» qu’on rêve de voir repoussé, autant qu’on l’est soi-même, en dehors du cercle des candidats jugés républicains. Cela ne les empêche pas pour autant de siffler, parfois haut et fort, leur admiration devant l’artiste politique, défait pour la troisième fois dès le premier tour de la présidentielle, mais aussitôt remonté en selle pour s’installer dans le siège du meilleur opposant à Emmanuel Macron – selon un sondage datant de début mai.

Les hommages les plus échevelés ont cours du côté de Reconquête. «Quel pragmatisme, et quel sens politique !» s’est exclamé il y a dix jours le patron lui-même dans sa première prise de parole depuis son élimination (à 7%). «La gauche nous donne une leçon de politique depuis une semaine», applaudit un cadre du sud, d’autant plus dithyrambique que Mél