Ce n’est pas la foule des grands jours, ce samedi matin, pour protester contre la venue d’Eric Zemmour à Lille, avec un meeting prévu dans l’après-midi. Le rassemblement, à l’appel de SOS-Racisme, compte 500 personnes selon la préfecture, des militants de la Ligue des droits de l’Homme, du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, des partis de gauche, EE-LV, LFI et même un petit groupe avec des affiches de Christiane Taubira, des élus avec leur écharpe tricolore.
Barrage
«Réhabilitation de Pétain»
Martine Aubry, la maire socialiste de Lille, est là, entourée de ses adjoints, elle attire toutes les caméras, et tous les curieux. Elle avait annoncé sa présence, «un devoir», dit-elle. Elle s’agace d’une question sur la faiblesse de la mobilisation. «Vous êtes déjà dans l’échec de ce rassemblement», répond-elle, refusant le jeu comptable du rapport de force. «Mon propos, c’est que des voix s’élèvent pour le combattre.» Aurait-elle pu interdire le meeting d’Eric Zemmour ? Martine Aubry écarte cette possibilité : «Ce n’est pas exactement mon genre, la liberté d’expression existe en France, dans le respect des règles. Eric Zemmour n’est pas le bienvenu à Lille, mais il a le droit d’être là.»
Paul tient fermement son drapeau de la Ligue des droits de l’homme, il a 74 ans, et milite depuis mai 68. «Entre Marine Le Pen qui n’a pas changé de programme, et le phénomène Zemmour, c’est