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Reportage

A Lorient, la gauche rassemblée face une extrême droite qui «monte d’année en année»

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La commune du Morbihan est la seule grande ville bretonne à avoir placé le RN en tête aux Européennes. Jeudi un très large front de partis, de syndicats et d’associations a défilé, «déterminé à ne pas les laisser passer !»
A Lorient, des centaines de personnes ont défilé à l'appel de plusieurs organisations de gauche, le 13 juin 2024. (Emmanuelle Pays/Libération)
publié le 14 juin 2024 à 13h02

La sono montée sur roulettes peine à atteindre toutes les oreilles des personnes massées sur la place Aristide-Briand, dans le centre-ville de Lorient. Au micro, un syndicaliste égrène le nom de la quarantaine d’organisations, partis, syndicats, associations, collectifs, qui se sont jointes à l’appel à se rassembler, ce jeudi soir, pour constituer un «front commun antifasciste» dans le Morbihan. «Aujourd’hui on est nombreux, on va partir manifester et montrer qu’on est déterminés à ne pas les laisser passer !» tonne le militant au micro, avant que le cortège ne s’élance sous un crachin tenace.

Le projet était dans l’air depuis plusieurs mois, il s’est accéléré après la victoire du Rassemblement national aux européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. «On a connu ici une vague d’agressions, de violences physiques et verbales, de menaces de mort, une multiplication de tags, d’autocollants islamophobes ou anti-LGBT», expose, tout en marchant, le même militant, qui préfère rester anonyme, vu les «fafillons qui traînent» par ici. «Comment on fait pour lutter contre ces idées nauséabondes ? Comment on touche les gens qu’on n’arrive pas à toucher avec nos tracts, nos manifs ? Comment ça se fait qu’aujourd’hui, quand on parle de