A côté de la petite mairie de village aux volets bleu ciel où il a siégé durant quarante ans, Jean Lassalle est le seul candidat de l’élection présidentielle à être placardé sur les panneaux d’affichage électoraux. N’importe quel touriste passant à Lourdios-Ichère, dans les Pyrénées-Atlantiques, pourrait se dire que les habitants soutenaient tellement Lassalle qu’ils ont enlevé les affiches des autres candidats – l’ancien maire a récolté plus de 65 % des suffrages au premier tour de la présidentielle. En réalité, la société chargée de livrer les affiches n’est jamais passée à cause de travaux d’enfouissement de lignes électriques sur la D241, seule route qui mène à la commune. Mais l’affiche de Jean Lassalle était à disposition du village, le candidat habitant lui-même le bourg et l’actuelle maire faisant partie de ses soutiens.
A 60 kilomètres de Pau, Lourdios-Ichère se situe au creux des vallées d’Aspe et de Barétous. Près d’un petit pont qui enjambe le gave de Lourdios, une retraitée, de la famille de Jean Lassalle, ouvre timidement la porte de sa maison béarnaise. Que fera-t-elle au second tour ? «Blanc. Macron, il ne connaît rien de la vie des paysans, mais on n’est pas assez pour lever la voix», lâche-t-elle en tapotant son tablier.
A la mairie, l’édile Marthe C