Samedi 5 octobre au soir, à Nice, sur une piste de danse. Un jeune homme râblé retire son pull pour se le nouer autour de la taille, et laisse voir son t-shirt noir moulant, barré de l’inscription en anglais «Defend Europe», illustré d’un AK-47. Tout un programme. C’est vrai qu’il fait chaud, dans la boîte de nuit privatisée par le Rassemblement national de la jeunesse sur la promenade des Anglais. Des dizaines de militants endimanchés, huilés, parfumés, cintrés, presque autant de femmes que d’hommes, se toisent en piétinant, le verre à la main. Une soirée de jeunes sur la Côte d’Azur. Soudain c’est l’explosion. Jordan Bardella fait son apparition sur l’estrade du DJ. Crépitements de téléphone, glapissements de fans : «Jordan on t’aime !» Le président du parti d’extrême droite avait prévu de faire un discours. En fait, il prononce trois phrases et se lance dans une tournée de selfies. Qu’a-t-il vraiment à dire de plus ?
Pas grand-chose de nouveau, à entendre son discours et celui de Marine Le Pen, le lendemain, dimanche, au palais Nikaïa de la ville. Le RN a de l’argent et cela se voit