A Tourcoing (Nord), la ville de Gérald Darmanin, l’abstention a fait des ravages dimanche dernier : 80,44 % des inscrits ne se sont pas déplacés. Certes, le ministre de l’Intérieur, réélu maire aux municipales de 2020, démissionnaire pour entrer au gouvernement, cartonne dans le canton de Tourcoing 2, à 54,11 %, contre 28,37 % pour le binôme de l’Union de la gauche. Le RN étant à 17,52 % des suffrages. Mais il n’a pas réussi à réunir le quart des inscrits, ce qui l’oblige à un second tour face à la gauche. Katy Vuylsteker, son adversaire EE-LV, est fataliste : «De toutes les façons, il y aura une abstention forte, Tourcoing est une ville qui vote de moins en moins. Aux municipales, on était à 73 % d’abstention, et là, c’est encore pire.» Elle pense que la démobilisation des électeurs est liée au côté déjà joué de l’élection, Darmanin paraissant invincible. «Les gens estiment que cela ne sert à rien de se battre», note-t-elle. «Pourtant, quand ils voient qu’au bout de six mois, il est parti au gouvernement, alors qu’il a dit pendant toute la campagne qu’il resterait… On espère qu’on aura quand même un sursaut. 2 500 voix d’écart, ce n’est rien, c’est un abstentionniste sur quinze.» Lisiane et Jean-Marc, soutiens fervents de Darmanin, ne disent pas autre chose : «Les gens sont déçus, parce qu’il est parti au gouvernement. Moi, je trouve qu’il a raison, il est un ambassadeur de Tourcoing, et puis, il va revenir», précise Lisiane. «On voit bien aux
Régionales
A Tourcoing, «les gens estiment que cela ne sert à rien de se battre»
Réservé aux abonnés
Dans la ville du Nord, ni le scrutin régional ni les départementales où le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin se présente dans le canton, ne passionnent les foules.
Une urne lors du second tour des élections régionales. (Patrick Gherdoussi/Libération)
Publié le 27/06/2021 à 18h11
Dans la même rubrique
Les plus lus